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L’économie du savoir : une menace pour l’emploi des jeunes au Sénégal ?

[Africa Diligence] Le Mouvement des Entreprises du Sénégal (MEDS) a tenu du 4 au 5 février 2020 à Dakar sa 19e session du forum du 1er emploi. Cette initiative a pour objectif de réunir l’ensemble des acteurs de l’économie afin d’échanger sur les grands défis de l’emploi des jeunes. Il est urgent de renforcer la compétitivité économique du pays pour créer plus d’emplois.

Le Président du MEDS, Mbagnick Diop, est convaincu que seul le renforcement et la capacitation du capital humain va assurer aux jeunes un emploi décent et innovant. Dans un contexte d’économie du savoir, souligne-t-il, l’heure est à l’exploitation des nouvelles niches d’emplois notamment ceux de l’économie verte. D’ailleurs, le président du Mouvement des Entreprises du Sénégal(MEDS) a informé que le Sénégal a déjà créé plus de 1000 emplois verts et projette un objectif de plus de 5000 emplois à court terme, avec le Programme de Renforcement des Acquis (PRCA), réalisé en partenariat avec la Coopération Néerlandaise.

Dans une nouvelle économie disruptive en Afrique (la jeunesse représente près de 70% de la population et 32% de la population active en Afrique sub-saharienne), poursuit le président du MEDS, il est devenu nécessaire de maîtriser l’économie de la connaissance. Pour sa part, Mahammad Boun Abdallah Dionne, Ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence, a déclaré que la formation du capital humain est au cœur de l’action du gouvernement sénégalais notamment dans l’axe 2 du Plan Sénégal Emergent (PSE). Le Secrétaire général de la Présidence a exhorté le patronat à multiplier les efforts pour promouvoir la culture d’entrepreneuriat des jeunes dans un monde en pleine mutation économique.

Intervenant dans un panel : «chômage, sous-emploi et précarité en Afrique de l’Ouest : quelles réponses politiques pour la jeunesse sénégalaise », le professeur Ahmadou Aly Mbaye a apporté des éclaircissements sur la question de l’emploi. Pour l’économiste sénégalais, c’est l’économie qui est plus déterminante que la formation d’emplois (il y a souvent des confusions dans ce sens). Si l’économie croit de façon rapide, elle est en mesure de créer de l’emploi. Dans le cas contraire, il n’y aura pas de travail, a-t-il démontré.

Évoquant l’économie du savoir, l’ex-doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), a conseillé de l’utiliser malgré ses opportunités avec énormément de prudence parce que l’intelligence artificielle peut remplacer des humains. Les pays africains, mentionne-t-il, ont des mains d’œuvre à faire valoir sur le marché du travail. Donc, poursuit l’agrégé en Sciences Économiques, « il ne faut pas que les machines, les robots viennent encore voler la place des emplois aux Hommes ».
L’Afrique qui fait face à une démographie galopante (population estimée à 2,5 milliards en 2050 et plus de 4 milliards en 2100), a l’urgence de trouver des alternatives pour garantir l’emploi.

La Rédaction (avec Financial Afrik et HMB)