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Deezer fait cap vers l’Afrique

[Africa Diligence]  Le groupe français d’écoute de musique, Deezer s’export. Avec 160 millions d’euros levés en 2018 via le fonds souverain saoudien et un producteur en langue arabe, la plateforme  va s’implanter en Moyen-Orient et, surtout en Afrique du Nord.

La plateforme française de streaming musicale a annoncé la disponibilité de son catalogue de 53 millions de titres dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (Mena). Elle y ajoute les morceaux en langue arabe, détenus par Rotana, le plus grand label musical du Moyen-orient.

Outre son contenu, le service adapte son logiciel en proposant une version en arabe de Deezer sur mobile et ordinateur. « Chez Deezer, nous comprenons que les goûts des auditeurs sont partagés entre titres internationaux et titres locaux. Nous pensons donc qu’il est important d’être présent au niveau local, en étant proche des artistes que nous promouvons sur la plateforme et des fans qui les écoutent », indique dans un communiqué le patron de Deezer, Hans-Holger Albrecht.

Spotify devrait suivre

Cette annonce était attendue. En avril 2018, la plateforme  valorisée un milliard d’euros  levait 160 millions afin d’accentuer son expansion à l’international. L’entrée au capital du fonds souverain saoudien Kingdom Holding Company ainsi que celle de Rotana, une grande maison de disques au Moyen-Orient, donnait quelques pistes sur les ambitions de la société.

Deezer n’est d’ailleurs pas le seul à avoir des visées sur la région. Dans une note qui a fuité dans la presse, on apprenait en septembre dernier que le leader occidental du streaming, Spotify, comptait également  traverser la Méditerranée pour conquérir de nouveaux clients. Si la société n’a ni infirmé, ni confirmé l’information, la presse spécialisée parle d’un lancement à venir en novembre 2018.

Marché à fort potentiel

Jusqu’ici, le streaming musical dans la région Mena était surtout affaire d’initiatives locales. Des plateformes africaines comme « Deedo » au Sénégal ou « Muska » au Cap vert proposent des offres adaptées au marché local, à la fois sur le plan éditorial et commercial.

Le potentiel est énorme pour les plateformes qui dominent en Europe et aux États-Unis. Rien qu’au Nigeria, PricewaterhouseCoopers prévoit des revenus de la musique enregistrée atteignant 43 millions de dollars.

Anghama, la plateforme de streaming qui domine la région Moyen-Orient, est passée de 30 millions d’utilisateurs l’an dernier à 50 millions cette année. Et la société assure que ce n’est qu’un début sur un territoire de 400 millions d’habitants. « Tandis que les marchés occidentaux se rapprochent de la maturité, les labels et services de streaming ont besoin des marchés émergents pour permettre une croissance durable », commentait cet été  le patron de Midia Reseach, Mark Mulligan, sur le site Music Business Worldwide.

Si le nombre d’utilisateurs grandit, le volume d’abonnés aux services de streaming musicaux au Moyen-Orient reste encore très limité : seulement 1,3 million de personnes à fin 2017, selon PriceWaterhouseCoopers. La bataille commence à peine entre les plateformes déjà installées et celles ayant largué les amarres depuis l’Europe. À la conquête du nouvel eldorado du streaming musical.

La Rédaction (avec Jean-Philippe Louis)

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