La RDC ? Parlons-en puisque personne ne s’y colle

[Africa Diligence] Depuis son accession à l’indépendance, la R.D.C. a toujours été en proie à des conflits de tous ordres. Ces conflits et leurs conséquences restent une source de préoccupation majeure, dans la mesure où ils constituent un défi multidimensionnel au développement économique et humain dans le pays et la région.

Les facteurs de la guerre en RDC

Trois niveaux de conflit peuvent être observés en RDC.

En premier lieu, il y a la lutte pour le pouvoir à Kinshasa. L’autorité du président actuel, Joseph Désiré Kabila est de plus en plus contestée par l’opposition. On assiste ainsi de manière récurrente à des mouvements d’humeur de la population qui réclame le respect de la constitution par le pouvoir politique. Situation qui débouche souvent sur des violences avec de nombreuses pertes en vies humaines.

Puis, il y a la guerre Rwandaise et le génocide qui ont été exportés au Congo après la fuite de deux millions d’Hutus Rwandais.

Enfin, La course pour les ressources naturelles du Congo, dont l’exploitation a depuis longtemps échappé au contrôle de l’État parce que l’exploitation minière et la commercialisation étaient organisées par des réseaux parallèles et illégaux.

Acteurs des conflits armes à l’est de la RDC.

Etienne Assani Kingombe, dans son mémoire « De la question de la responsabilité des états en conflits armés en droit international, cas du Rwanda et de l’Ouganda dans la crise à l’est de la RDC : de 2009 à 2012. » distingue les acteurs internes des acteurs externes dans les conflits armés en RDC.

 Acteurs internes dans les conflits armés à l’Est de la RDC

Parmi les acteurs internes aux conflits armés à l’Est de la RDC, nous pouvons citer : le Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP; la rébellion du Mouvement du 23 Mars, M23 ; les milices Mayi Mayi ; les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, FARDC.

 Acteurs externes dans les conflits armés à l’Est de la RDC

Parmi les acteurs externes aux conflits armés à l’Est de la RDC, nous avons : le Front Démocratique de Libération du Rwanda, FDLR ; Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ; Forces Nationales de Libération (FNL – ex-rébellion hutue) ; Forces Rwandaises de défense ; Forces de défense du peuple ougandais.

Ces différents mouvements armés contribuent à assombrir la vie des populations qui croupissent dans la misère. Malgré cela, le pays est doté d’un potentiel naturel énorme, telle une grenouille qui meurt de faim pourtant posée sur un sac de manioc.

Les conséquences de la guerre en RDC

Sur le plan social

Les habitants des provinces du Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) livrent une lutte incessante pour leur survie. Ils doivent survivre aux tirs qui se multiplient alors que ce conflit de longue date vient de connaître un nouveau pic de violence mais aussi à la pénurie totale d’infrastructures et de soins de santé. Dans un contexte où la peur et l’instabilité dominent, les habitants, pris dans ce tourbillon de violence, sont les premières victimes de cette véritable crise humanitaire.

Concrètement, l’on enregistre bon nombre de blessés (victimes) de la guerre, des morts, déplacement massif, non scolarisation des enfants, violence de tout genre, pillage des biens, la pauvreté, la mendicité de la population vers d’autres provinces voisines, malnutrition, etc.

Plus grave, on a assisté à la découverte de dix nouvelles fosses communes dans la région du Kasaï, ce qui porte à 52 le nombre total de charniers identifiés depuis le début d’une insurrection en août 2017  a fait savoir  l’armée. Les enquêteurs des Nations unies avaient dit jusqu’alors avoir identifié au moins 42 fosses communes au Kasaï, où plus de 3.000 personnes ont été tuées dans les affrontements entre les forces gouvernementales et une milice locale, selon l’Église catholique congolaise. Un million trois cent mille habitants ont fui les combats, d’après le Figaro.

Sur le plan économique

Selon France Diplomatie, la transition s’était accompagnée d’un redémarrage de l’économie congolaise (6% de croissance depuis 2002). Cette reprise tenait à l’amélioration des conditions de sécurité dans le pays (reprise du commerce intérieur, notamment par voie fluviale), mais surtout à un appui massif des bailleurs de fonds, qui se sont engagés à financer le programme d’actions prioritaires présenté par les autorités congolaises à Paris les 29 et 30 novembre 2007. Les indicateurs macro-économiques se sont toutefois détériorés en 2009, en raison de l’impact de la crise financière internationale sur le prix des matières premières, qui a touché de plein fouet l’industrie minière (cuivre, cobalt, zinc, diamants), un des principaux vecteurs de croissance de la RDC. La situation s’est améliorée en 2010 avec une remontée des cours s’ajoutant à une inflation faible et maîtrisée (moins d’1 % en 2013 et 2014). La rechute des cours et l’instabilité politique ont eu cependant raison de cette amélioration. Le taux de croissance est passé de 9,5 % en 2014 et 6,9% en 2015, à 2,5% pour 2016 selon une projection de la Banque Centrale du Congo.

Le potentiel économique du pays est considérable. Mais l’exploitation « voyou » de ces ressources ne permet pas à la RDC de tirer profit de ses richesses naturelles. Seul un retour au calme permettra d’y parvenir.

Georges Ondoua Akoa

Consultant indépendant chez Knowdys

 

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