Centrafrique : l’espoir reste permis grâce aux ressources minières

[Africa Diligence] Enclavée au cœur de l’Afrique, la République Centrafricaine (RCA) dispose d’importantes ressources naturelles et de conditions climatiques favorables aux activités agricoles. Son économie est fortement tributaire de l’agriculture. Le sous-sol du pays regorge d’or, de diamants, d’uranium et du pétrole. Ces potentialités, si elles sont pleinement exploitées propulseraient le pays vers un avenir meilleur.

La dynamique positive impulsée par les changements politiques a entrainé en 2014 une légère reprise des activités économiques. Elles ont enregistré un taux de croissance du PIB réel de 1,0%. Ce timide rebond est principalement dû à la performance des secteurs secondaire (+0,7%) et primaire (+8,5% comparée à celle enregistrée en 2013, -46,5%).

Le secteur primaire – Le secteur primaire représente environ 50% du PIB. La RCA occupe une position géographique à cheval sur deux zones climatiques, équatoriale au sud et soudano-sahélienne au nord. Elle bénéficie de conditions propices à l’agriculture vivrière et de rente, à la sylviculture, à l’élevage, à la chasse et à la pêche. Ces trois secteurs réunis ont représenté 46,2% du PIB en 2014. Les activités du secteur primaire continuent de pâtir de la lenteur du retour des personnes déplacées et des difficultés de transport des semences.

L’agriculture, avec la sylviculture, reste l’épine dorsale de l’économie du pays. Le secteur agricole génère plus de la moitié du PIB. Les principales cultures industrielles sont le coton, le café, le palmier à huile, le tabac et la canne à sucre. Dans le domaine vivrier, le manioc est la culture la plus importante, couvrant 10% des terres cultivables. Viennent ensuite le maïs, le mil, le sorgho, l’igname, la patate douce et le tabac, le sésame et le riz. La production des principales céréales de base et de manioc était estimée en 2014 à environ 763 000 tonnes métriques. Bien que supérieur de 11% à la récolte de 2013 (679 000 tonnes métriques), ce volume de production reste quand même inférieur de 58% à la moyenne de la période 2008-2012 d’avant la crise.

L’industrie du bois, qui procure traditionnellement une bonne partie des revenus à l’exportation du pays, souffre également des conditions sécuritaires difficiles, avec une baisse de la production de grumes comparable à celle de 2013 (environ -17,0%). Partie intégrante du bassin du Congo, la RCA dispose de 5,4 millions d’hectares de forêts exploitables. Le massif forestier en exploitation de façon industrielle est celui du sud-ouest du pays, d’une superficie de 3,8 millions d’hectares. Le bois d’acajou constitue l’une des principales exportations.

En 2014 les chiffres de l’élevage étaient en baisse. Ils ont régressé de 77% du fait des razzias et des vols de bétail. Toujours en 2014, la pêche a représenté 56% du PIB. Elle produit 13 500 tonnes de poissons par an. Les disponibilités de poisson ont également régressé d’environ 40% en raison de l’insécurité dans les zones de pêche le long des fleuves et des dégâts occasionnés aux équipements de pêche.

Le secteur secondaire – Le secteur secondaire représente 30% du PIB. Ce secteur a bénéficié de la reprise des activités des industries manufacturières (8,0%) en raison de la hausse de la production de la métallurgie, de la bière et des cigarettes.

Le sous-sol centrafricain est l’un des plus riches au monde mais demeure inexploité. Les activités extractives (0,6%) demeurent encore faibles. D’énormes gisements ont été mis à jour révélant la présence d’uranium, de lignite, de fer, du cuivre, le calcaire, du diamant, de l’or et du pétrole.

La production minière essentiellement artisanale se limite à l’exploitation de l’or et du diamant extraits à Lobaye, Mambéré Kadei, Mbomou et Haut Mbomou. Le diamant domine les industries extractives, avec 323 575 carats officiellement exportés en 2011. Officiellement, car plus de la moitié de la production diamantifère échappe au contrôle de l’État, alimentant la contrebande. Le diamant centrafricain est reconnu comme étant d’une qualité particulièrement élevée. L’uranium, en revanche, n’est pas encore exploité. À l’automne 2011, le géant nucléaire français Areva annonçait le report « d’un à deux ans » de la mise en exploitation de la mine de Bakouma, dans le Sud-est, acquise en 2007 à la faveur du rachat de la société canadienne Uramin.

Le sous-sol centrafricain en regorge aussi du pétrole. La prospection pétrolière avait repris à Boromata, dans le nord-est de la Centrafrique, après une interruption en avril 2011, due aux intempéries. Elle a mis à jour cinq champs pétrolifères, à cheval sur la frontière tchadienne. La zone de Doba Dosea Salamat (d’une superficie de 55 500 km2) a un potentiel prouvé de 1 000 000 de barils/jour et laisse espérer cinq fois plus.

Gaétan Awa (Avec Knowdys Database, BM, PEA et Primature de la RCA)