Optimiser les capacités de négociation des acteurs africains – Par Prof Ababacar MBENGUE

[Africa Diligence] Il s’agit pour commencer de bâtir un véritable système de négociation, ce qui passe par la mise en place d’une architecture cohérente et par le renforcement de la quantité et de la qualité des négociateurs africains. Le système de négociation doit permettre de s’informer et de se former. Trouver (ou créer) l’information fiable est extrêmement difficile en Afrique.

Cela est particulièrement saillant en ce qui concerne les statistiques de toute sorte. Se former afin de comprendre les subtilités de l’arène de la négociation internationale et renforcer le capital humain et la capacité d’action est la seconde exigence urgente pour les acteurs africains. Souvent, l’absence d’expertise ou des déficits non anticipés d’organisation ou de gouvernance font que les acteurs africains ne peuvent finalement pas bénéficier de résultats théoriques de leurs engagements dans des négociations internationales. Par exemple, pratiquement aucun pays africain n’a été en mesure de proposer suffisamment de dossiers éligibles aux financements précoces pour le climat devant couvrir les besoins des pays en développement contre le changement climatique. Des acteurs africains mieux informés et mieux formés auront pleine conscience qu’il ne sert strictement à rien d’obtenir de multiples droits théoriques qu’ils seront dans l’impossibilité d’exercer.

Les acteurs africains doivent également s’exercer à envisager de manière routinière toutes les options qui leur sont offertes. Tout ce qui leur est proposé dans des packages par leurs interlocuteurs ne leur est pas forcément utile. Mieux, ils doivent toujours réfléchir systématiquement à leurs propres solutions alternatives qu’ils apporteront à la table des négociations. Par exemple, l’Afrique du Sud a pu élaborer sa propre stratégie de lutte contre le changement climatique.

Plus généralement, les acteurs africains doivent se donner les moyens de préserver ou renforcer leur autonomie de décision et d’action. En particulier, ils doivent impérativement sortir de la dépendance de l’aide internationale. Car cette aide est l’occasion pour les donateurs d’exercer des pressions pour influencer les positions des acteurs africains. C’est notamment le cas dans les négociations sur le climat et l’environnement. Dans ce contexte précis, un bon moyen de préserver son autonomie serait d’obtenir un accès direct aux financements climat sans être obligé de recourir à des agences spécialisées aux procédures complexes et nébuleuses.

Le fait de préserver son autonomie de décision et d’action donne la possibilité d’exercer des menaces crédibles. C’est ainsi que dans le cadre des négociations sur le changement climatique, les acteurs africains ont pu annoncer, par la voix du Premier Ministre éthiopien Meles Zenawi, qu’ils s’opposeraient à un accord contraire aux exigences minimales du continent africain et ont même menacé de quitter les négociations le cas échéant.

Un autre moyen d’optimiser les capacités de négociation des acteurs africains est l’union. S’unir pour présenter une représentation unique afin d’être plus fort est l’option qui a été adoptée par les acteurs africains concernant le mécanisme REDD permettant des transferts de capitaux en échange de préservation de la forêt. Le cas de l’Initiative sectorielle sur le coton que les pays africains ont défendu à l’OMC est un autre exemple.

Enfin s’allier à des partenaires externes permet également d’augmenter les capacités de négociation des acteurs africains. Par exemple, en Afrique de l’Ouest, le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) et de l’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) de l’UE ont obtenu une révision du Protocole de Kyoto rendant les activités agroforestières éligibles au Mécanisme de développement propre (MDP), lequel permet aux pays industrialisés de financer des projets réduisant ou évitant des émissions dans les pays en développement en contrepartie de crédits carbone.

Quelle est la valeur ajoutée de Knowdys Consulting Group?

Knowdys peut contribuer sur plusieurs plans à l’optimisation des capacités de négociation des acteurs africains. En tant qu’entreprise leader de la due diligence et de l’intelligence économique et stratégique en Afrique subsaharienne, Knowdys est en mesure de proposer une information fiable et pertinente aux acteurs africains dans la perspective de négociations internationales. Knowdys est également en mesure d’aider les acteurs africains à bâtir des systèmes de négociation incluant la mise en place de structures et mécanismes pertinentes ainsi que la formation des acteurs aux enjeux, outils et techniques de la négociation internationale. Ce système (information, formation, mécanismes et structures) de négociation internationale fournira aux acteurs africains les moyens de procéder à un diagnostic méthodique de l’arène de négociation, de préparer en amont leur stratégie de négociation et d’évaluer les meilleures options de sa mise-en-œuvre. Il permettra aux acteurs africains de prendre la pleine mesure de leurs capacités et de les exploiter et développer en vue de mettre en œuvre des stratégies originales, créatives et pertinentes de négociation internationale. En informant de manière extrêmement fiable les acteurs africains, en les formant par rapport aux multiples dimensions de la négociation internationale et les aidant à mettre en place des structures et mécanismes de gestion des exigences de la négociation internationale, Knowdys leur donne les moyens de renforcer leur autonomie de diagnostic, de décision et d’action stratégiques, loin des nombreuses aides, plus ou moins en cohérence les unes avec les autres, qui ont souvent pour effet de les maintenir dans la dépendance en anesthésiant amplement leur capacité de réflexion, de décision et d’action stratégique. Tout le contraire du projet et de l’approche de Knowdys.

Prof. Ababacar MBENGUE, CEO, Knowdys Consulting Group

Articles/ouvrages publiés sur les négociations

  1. « La Négociation», Vuibert, 2013 (avec J. Sohier, P. Cottet, S. Sohier et A. Stimec).
  2. « Power and Influence in Sales Negotiation », in Negotiation Excellence: Successful Deal Making, Michael Benoliel (Ed.), World Scientific Publishing, 2011, pp. 161-176, (avec J. Sohier et P. Cottet).
  3. « La simulation d’un marché comme outil pédagogique et de recherche en négociation ». Négociations, pages 59-74, 2011/2 (avec J. Sohier, P. Cottet et S. Sohier).