Ghana, cet îlot de paix ouvert à l’investissement

(Africa Diligence) Le Ghana ne fait guère parler de lui dans la rubrique des conflits, famines et autres catastrophes. Ce pays affiche non seulement une stabilité politique qui fait l’envie du continent africain, mais il a aussi développé l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique. Pour les professionnels d’Africa Diligence, c’est une mine pour les investissements. Et pour cause…

Après une décennie positive (6 % de croissance en moyenne), le Ghana a subi la récession mondiale. Depuis, la croissance s’est rétablie, elle a été d’environ 8 % en 2013. Cela s’explique par l’exploitation pétrolière, le solide secteur agricole (qui emploie à lui seul la moitié de la population active) et les activités minières (deuxième producteur d’or africain). Celles-ci représentent 12 % du Produit intérieur brut (PIB). Cette croissance devrait encore progresser en 2014. L’économie ghanéenne devrait être tirée par le secteur des hydrocarbures, bien que la progression de la production du champ de Jubilee reste plus lente qu’attendue en raison de problèmes techniques récurrents, perturbant ainsi l’exploitation. L’achèvement de la centrale de Bui à la fin de l’année 2013 et le lancement de la production de gaz à Atuabo prévu au courant de l’année 2014, devraient améliorer l’approvisionnement en électricité et favoriser la production du secteur manufacturier. Les services financiers et les services de  télécommunications devraient rester porteurs pour l’économie.

En 2014, la consommation des ménages pourrait toutefois subir les effets du ralentissement de la progression des salaires et des dépenses sociales, dans un contexte de maîtrise des finances publiques. La diminution des subventions alourdira en outre le coût de l’énergie et des transports, réduisant le pouvoir d’achat. Le niveau élevé des taux d’intérêt continuera à peser sur l’accès au crédit et l’investissement. Les pressions inflationnistes, accentuées en 2013 par la baisse des subventions sur l’essence décidée en février 2013 et la hausse des salaires, devraient perdurer en 2014. Le secteur bancaire reste fragile, notamment les banques publiques (20 % des actifs). Les faiblesses en termes de réglementation et une supervision insuffisante font peser un risque d’augmentation des créances douteuses.

Malgré les engagements de réduction des dépenses pris par le gouvernement, le déficit budgétaire devrait rester élevé en 2014. La croissance des recettes fiscales devrait être moins favorable qu’initialement prévu, compte tenu de la persistance des difficultés techniques limitant la production de pétrole et d’une croissance qui peine à rebondir. Le gouvernement devrait continuer à freiner la hausse des dépenses publiques et notamment des salaires, mais progressivement, afin d’éviter de déclencher le mécontentement de la population qui attend de bénéficier de la « manne pétrolière ».

Le besoin d’importations en biens d’équipements pour le développement des infrastructures, notamment pétrolières, continuera à peser sur le solde courant. En 2014, les exportations pourraient être soutenues par l’augmentation des volumes de production de pétrole. Mais les perspectives peu favorables d’évolution des cours des matières premières qui représentent trois-quarts des recettes d’exportation (or, pétrole, cacao) rendra difficile l’amélioration du solde.

Les incertitudes sur la capacité du gouvernement à juguler la détérioration des finances publiques et du solde courant ont entraîné une forte dépréciation du cedi, conduisant la Banque centrale du Ghana à relever début février, son taux directeur de 200 pb (à 18%). Les autorités ont en outre introduit des mesures de contrôle des changes destinées à limiter la dépréciation du cedi, qui a perdu plus de 20% de sa valeur en 2013 et abandonné près de 9% début 2014. En l’absence d’amélioration du solde courant, la dépréciation du cedi devrait se poursuivre.

Depuis 2011, une loi vise à affecter la majeure partie de la manne pétrolière au développement du pays. Depuis la découverte de réserves de pétrole, les attentes de la population sont grandes en termes d’amélioration de niveau de vie. Considéré comme un pays émergent, le Ghana met également l’accent sur le développement des infrastructures, afin d’atteindre l’objectif de développement pour le Millénaire qui est de réduire de moitié de la pauvreté d’ici 2015.

Grâce à ses importantes ressources minières (or), agricoles (cacao) et désormais pétrolières le Ghana est  « un cœur à prendre » pour les investisseurs internationaux.

(Avec la Banque mondiale et Coface)