Namibie : une infrastructure financière sophistiquée

(Africa diligence) Avec 26,6% de dettes publiques en 2013 selon le Fonds Monétaire International, la Namibie a su développer son secteur financier. Pour les Professionnels de l’intelligence économique d’Africa Diligence, la Namibie présente une croissance financière solide.

La Namibie est dotée de l’un des systèmes financiers les plus sophistiqués, diversifiés et développés d’Afrique. La plupart des institutions financières du pays sont privées et ont des relations solides avec les institutions financières sud-africaines.

L’appartenance à la Zone monétaire commune (CMA) offre des avantages significatifs aux institutions financières de la Namibie. La libre circulation des capitaux accroît l’efficience de l’allocation des capitaux au sein de la région. L’accès aux marchés financiers de l’Afrique du Sud aide les institutions financières à diversifier les risques et à atténuer les faiblesses dans le contrôle interne et les ressources humaines. Par ailleurs, la parité de la monnaie namibienne avec le rand a contribué à réduire l’inflation, en plus de garantir la prévisibilité sur les marchés des changes.

Le système est constitué de quatre banques commerciales privées et trois banques spécialisées, y compris Agribank, Nampost Savings Bank et Development Bank of Namibia ; de 30 sociétés d’assurance ; de plusieurs caisses de retraite ; d’une bourse des valeurs mobilières ; d’environ 40 sociétés de gestion d’actifs ; de 10 sociétés de gestion des fonds de dépôt et de diverses institutions de microcrédit. Le système financier est dominé par les banques, dont la part de tous les actifs est de 38 %, contre environ 35 % pour les caisses de retraite et 20 % pour les sociétés d’assurance.

Le secteur des banques commerciales a atteint la maturité et est bien établi. L’intermédiation financière, mesurée par le ratio crédit au secteur privé/PIB, est d’un niveau élevé, s’établissant à un peu plus de 50 % du PIB. Environ 40 % des prêts bancaires sont octroyés sous forme de crédit hypothécaire individuel. Toutefois, le manque de garantie et la distance entre les villages des zones rurales et les centres urbains limitent l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises et pour les emprunteurs ruraux. Les dépôts représentent plus de 90 % de tout le passif et sont l’objet d’une forte concentration. En général, les banques commerciales namibiennes sont bien capitalisées et rentables et elles sont devenues très résilientes ces dernières années. Toutefois, les prêts à faible rendement ont augmenté, atteignant environ 18 % de tous les prêts dans la première moitié de 2009.

Bien que moins de 15 % des Namibiens utilisent les services de transaction, de crédit ou d’assurance, le recours à l’épargne est d’un niveau élevé, par rapport aux autres pays africains, avec une couverture de 45 % de la population totale du pays. Ces chiffres sont certes supérieurs à la moyenne en Afrique, mais ils demeurent plus faibles que ceux des autres pays non africains ayant des niveaux de revenu similaires. La Banque de la Namibie cherche activement à étendre la couverture bancaire dans le pays et a récemment accordé un permis à une banque de microcrédit, alors que les plans sont actuellement en cours pour lancer une banque spéciale dont l’objectif sera d’accorder des prêts aux petites et moyennes entreprises.

Les sociétés parapubliques, les banques commerciales, et d’autres institutions sont de plus en plus des émetteurs actifs ces dernières années et la base d’investisseurs est bien diversifiée, comportant des banques, des compagnies d’assurance, des courtiers, des entreprises publiques et des gestionnaires des actifs. Les investisseurs étrangers et les mouvements de capitaux non-résidents sont généralement sans restriction de la part du marché. Toutes les obligations sur le marché sont également cotées sur la bourse des valeurs de Namibie où le négoce obligataire a lieu via l’intermédiaire des courtiers autorisés.

 (Avec Making Finance Work for Africa)