Mozambique : d’énormes performances économiques

(Africa Diligence) Entouré par l’Afrique du Sud, le Swaziland, le Zimbabwe, la Zambie, le Malawi et la Tanzanie, le Mozambique présente une croissance de plus de 7,5 % sur les dix dernières années. Pour les professionnels de l’intelligence économique d’Africa Diligence, le Mozambique affiche des performances économiques impressionnantes. Et pour cause !

Le Mozambique a pu préserver ses solides résultats économiques en 2012 et en 2013. Son produit intérieur brut (PIB) réel a progressé de 0.1 point de pourcentage entre 2011 et 2012, principalement grâce à une production de charbon plus substantielle que prévu, qui a contribué à hauteur de 0.8 point de pourcentage à cette croissance du PIB. La persistance d’abondants flux d’investissement direct étranger (IDE), 5 218 M$ en 2012, l’augmentation de l’extraction de charbon, l’expansion du crédit au secteur privé et la vigueur des investissements d’infrastructures a propulser la croissance à 7.0 % en 2013 et des prévisions à 8.0 % en 2014. En 2012 dans le PIB, la part de l’industrie représentait 22,9 % ; la part des services 46,8 % ; la part de l’agriculture 30,3 %.

Malgré sa croissance vigoureuse et constante par le passé, l’économie mozambicaine a connu peu de mutations structurelles. Sa base de production reste largement tributaire des ressources naturelles exploitées pour un petit nombre de mégaprojets, en particulier dans les filières du charbon, du gaz et de l’aluminium. Ces mégaprojets ont débouché sur d’importantes entrées d’IDE, qui tirent la croissance, mais sans impact sensible sur les recettes publiques, la création d’emplois et la diversification économique. Cette dernière est freinée par la faiblesse du capital humain, la cherté du crédit, les carences de l’infrastructure et la lourdeur de la réglementation.

À l’avenir, les investissements publics et privés massifs dans le secteur des industries extractives, devraient transformer une infrastructure nationale actuellement insuffisante. L’amélioration probable de l’environnement des affaires est susceptible d’encourager une diversification, laquelle est indispensable à une croissance économique durable. En effet, on peut s’attendre à ce que l’essor de l’activité dans les régions riches en ressources naturelles, telles que la province de Tete, fasse peser des tensions non négligeables sur les populations locales.

Pour revenir à l’amélioration du climat des affaires au Mozambique et selon le Rapport Doing Business 2014, ce pays a gagné 3 places au classement général, passant de la 142e place en 2013, à la 139e place en 2014. Si on considère les indicateurs suivants : octroi de permis de construire, le Mozambique a gagné 46 places entre 2013 (123e) et 2014 (77e) ; commerce transfrontalier, le Mozambique est passé de la 136e place à la 131e, soit 5 places gagnées.

En ce qui concerne la création d’entreprise et comparativement à l’Afrique subsaharienne, le Mozambique s’est engagé dans des réformes importantes. Tenez : le nombre total de jours nécessaires pour l’enregistrement d’une entreprise au Mozambique est de 13,0 contre 29, 7 en Afrique subsaharienne. Le coût en % du revenu par habitant est de 18,7 au Mozambique contre 67,4 en Afrique subsaharienne. Le capital minimum versé en % du revenu par habitant est de 0,0 au Mozambique tandis qu’il est de 125,7 en Afrique subsaharienne.

Selon la Banque mondiale, le Mozambique pourrait devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2025.

(Avec Les Echos Data, Banque Mondiale et Banque africaine de développement)