Un forum pour promouvoir les investissements au Nigeria

(Africa Diligence) Le Nigeria confirmera sa crédibilité en tant que destination attrayante pour les investissements lors du 24ème Forum économique mondiale sur l’Afrique (WEF Africa) qu’il accueillera du 7 au 9 mai 2014 à Abuja. Un forum rendu possible grâce à l’implication des firmes telles que Dangote Group, Oando et First Bank, et aux institutions comme la Nigerian Stock Exchange.

Le gouvernement fédéral du Nigeria estime que le thème du WEF Africa 2014 : « Forging Inclusive Growth, Creating Jobs » (Favoriser une croissance intelligente, créer des emplois), correspond parfaitement à ses aspirations à moyen et à long terme. En effet, le WEF Africa est l’une des principales conférences prééminentes sur l’Afrique.

En 2013, le Rapport sur la compétitivité en Afrique, publication conjointement réalisée par la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Forum économique mondial, a présenté le déficit d’infrastructures en Afrique comme un obstacle majeur au commerce intra-régional.  Afin de soutenir la croissance et d’améliorer le niveau de vie, le rapport préconise un « investissement dans des pôles de croissance», autrement dit,  dans les industries d’exportation et dans les infrastructures connexes.

Vu des sceptiques, c’est une perte de temps pour le Nigeria que d’accueillir cet évènement, car le gouvernement ne cherche qu’un moyen de dilapider de l’argent. Les réalistes en revanche reconnaissent qu’une conférence aussi prestigieuse que le WEF, bien que nécessaire, ne suffit malheureusement pas à satisfaire les besoins du pays en matière d’investissements étrangers.

Toutefois, Ngozi Okonjo-Iweala, Ministre coordinateur de l’Économie et Ministre des Finances, pense que le forum « offre au Nigeria une occasion sans pareille pour la diplomatie économique. »

D’ailleurs, le forum avait permis à la Tanzanie et à l’Éthiopie, hôtes respectifs du WEF Africa en 2010 et 2012,  de présenter les occasions d’affaires dans le secteur agricole et manufacturier ; et à l’Afrique du Sud, 17 fois hôte depuis 1990, de « vendre » son économie.

Dans l’ensemble, l’investissement direct étranger (IDE) dans le pétrole, le gaz et les télécommunications est l’une des roues motrices sur laquelle l’économie nigériane s’est appuyée.

Toutefois, cette économie roule sur de mauvaises routes. En effet, le manque d’infrastructures adéquates retarde la fourniture de biens et services et le peu dont le pays dispose ne suffit pas à accommoder le nombre considérable de véhicules circulant dans les villes en constante urbanisation comme Lagos.

Pour le reste, le PDG d’une banque d’investissement à Lagos conseille aux investisseurs de toucher du doigt la réalité afin de mieux apprécier les réformes économiques du Nigeria, découvrir le potentiel du pays et identifier les opportunités. Autrement dit, un WEF réussi attirera de nouveaux investissements afin d’augmenter la production dans les secteurs qui favorisent la croissance et l’emploi.

Par ailleurs, le gouvernement à lui seul ne peut transformer les routes cahoteuses en autoroutes asphaltées à 10 voies. Le WEF représente par conséquent une occasion idoine pour promouvoir les projets d’infrastructures susceptibles d’être financés. Il contribue également à rehausser l’image du Nigeria en tant que première destination africaine pour les investisseurs.

Roseline Ngo Boula